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L'interview de notre champion de france 2022 sur TVR Soir
Les mots de Gildas Racapé En 2013, je croise un dénommé Jean-François Martaillé qui me fait part de son intention de participer au championnat de France de Backgammon le mois suivant à Paris.
C’est ainsi que j’apprends qu’il y a un championnat de France ; mais quel est donc mon niveau personnel ?
La question me taraude… Et me voilà dans la voiture pour Paris.
Je rentre dans la salle et aperçois un véritable nid de passionnés, des gars comme moi en somme.
Je perds en demi-finale contre Tristan Remille. Le retour dans notre Limousin sera mémorable avec deux joueurs sur le podium dans la voiture, dont Jean-François Martaillé, champion de France.
C’est décidé, à partir de maintenant, je réserve la date des championnats de France, et d’année en année, je vais faire de superbes rencontres : ce sont les copains, que dis-je les super-copains, « les amis du back ! »
2017 : gagnant de la consolante, comme qui dirait « ça console. »
2018 : 3 défaites d’affilées, puis je rentre à la maison, (il faut savoir perdre).
2019 : Lyon m’a fait rugir de rage à la porte de la sélection des rondes.
2020 : je profite de l’absence du tournoi pour revenir dans mon pays d’origine et installer toute ma famille en Bretagne.
2021 : Toujours motivé par la perspective de jouer, partager, discuter, échanger et progresser.
Cette année 2022, le championnat de France accueille un nombre record de participants. L’’équipe de France est présente, les champions de France vont essayer de renouveler leur exploit des années passées. Les copains sont là, excepté deux ou trois ; j’ai une pensée pour ceux que j’ai perdus, je sais qu’ils sont au Valhalla du backgammon, je ne les oublie pas, ils sont en moi. Les nouveaux-venus sont motivés, à l’écoute, je fais de belles rencontres.
Je me dis que ce n’est pas qu’un jeu le BACK, c’est aussi un état d’esprit, une famille, un tel partage, qui se perpétue sans cesse.
C’est parti, et j’essuie une défaite contre Mathieu pour commencer. Pierre, Mike, Antoine et François perdent avec les honneurs. Nicolas me freine dans ma lancée. Estéban subit mon expérience.
Je suis dans les 32 ; un vent se lève… Les copains affluent, me touchent l’épaule, comme s’ils y déposaient du sel, dans cette salle du même nom, sans doute pour me porter bonheur.
Arthur et Emmanuel vont s’accrocher, résister, mais je ne suis pas seul à les affronter. Je sens un vent porteur, je profite de mon expérience dans l’éolien pour y puiser sa force. J’ai un avantage sur Raphaël, mon prochain adversaire, je sais comment positionner mes pales afin de lancer à pleine puissance mon rotor.
Encore un tour d’ailes avant la finale, je suis face à Frédéric, un inconnu pour moi. J’utilise alors mes compétences acquises au sein du 13ème régiment de dragons parachutistes de Dieuze, j’augmente ma concentration. Comme disait le capitaine Peltier : « nous allons changer votre vie. » Je me remémore la devise du 13ème « au-delà du possible. » Mon adversaire fléchit et la finale se dresse face à moi.
Les copains m’accompagnent, ils sont partout, ils me portent, ce n’est pas du sel qu’ils ont versé sur mon épaule, c’est une poudre magique… Je ne touche même plus le sol.
Mon adversaire James est sur un nuage depuis quelques mois, mais le vent le dissipe, une fenêtre s’ouvre pour moi, une éclaircie apparaît, puis le soleil qui réchauffe : c’est la victoire. Les copains se jettent sur moi, mes adversaires, respectueux, me saluent, me félicitent. Je suis rentré dans le cercle restreint des champions de France que je respecte tant.
Merci aux organisateurs ! Merci à tous !
Les faces cachées du tournoi ; 100 kilomètres de footing par mois, 2 coachs (Manu, pro. du tennis de table, et Maxime, pompier de Paris pendant 20 ans), et à ma femme qui me soutient, ainsi qu’à mes enfants qui sont tout bonnement toujours persuadés que je vais gagner . 1 extrait de la musique dans le casque
A l’année prochaine les amis…
